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MELROSE PALACE

14 janvier 2005

Rentrée universitaire

     Fatidique mois d'Octobre. C'est un mois maudit pour les universitaires. Après 4 mois passés à se reposer, décompresser, se re-reposer… Retour sur le campus ! N'empêche, c'est pas plus mal. Je trouve qu'il n'y a rien de plus horrible qu'un campus universitaire déserté par les étudiants et les chercheurs. Mais là, heureusement, c'est la rentrée universitaire, et la fac de Manczy renaît de ses cendres.

     C'est une liberté toute nouvelle pour l'étudiant de 1ère année, qui découvre avec joie les contraintes de la vie d'étudiant : 4 mois de vacances en été, des fêtes tout au long de l'année, une quinzaine d'heures obligatoires… Bref, que des contraintes !

     Prenons à présent place dans un amphi rempli d'environ 300 étudiants, rien que ça ! Au milieu de tous ces jeunes bacheliers, Mike et Willy. Mike est ravi d'être là, surtout que dans cet amphi, il y a plein de filles !

     "Dis donc, Willy, c'est vraiment une super bonne idée que t'as eu, de t'inscrire en fac d'allemand. Regarde le nombre de nanas ! J'en ai jamais vu autant au mètre carré !"

     "Mais Mike, c'est sûr, hein… tu te débrouilles, en allemand ?"

     "Mais oui ! 'Ja, nein, bitte', t'en fais pas, c'est dans la poche !"

     "Ouais, mais moi je me suis quand même inscrit pour suivre des cours sérieusement."

     "Quoi ? Wahaha ! Willy, attends… t'as parlé 5 secondes à cette nunuche de Madison que déjà elle a déteint sur toi ! On est des étudiants ! On est pas là pour être sérieux ! Notre but, c'est de faire la fête et de s'éclater ! Quand on sera des vieux chauves au ventre gras près de la retraite, de vrais adultes quoi, là il faudra se montrer responsable. Mais en attendant, le mot d'ordre c'est 'S'A-MU-SER' !"

     Sur ce débarque une bombe sculpturale : grande, blonde, fine mais pas trop, des formes là où il en faut. La bombe, quoi. Elle s'installe au bureau et se met à baragouiner comme un soldat nazi.

     "Hallo ! Ich bin Tania, und ich werde ihr erste Lehrer sein ! Und der erste der in Französisch sprechen wird, wird ausgehen ! Ist es klar ?"<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />

     Mike est interloqué.

     "Quoi, k'est ce qu'elle a…"

     "Sie ! Gehen Sie aus !"

     "Excusez-moi, je..."

     Tania se met en colère. "Ich will kein Französisch hören !! Ist es klar ?!"

     "Ja... Ja... " Mike est tellement terrorisé qu'il ne sait même pas à quoi il vient de répondre par l'affirmative !

     "Gut ! So können wir weiter gehen !"

     Puis elle se met à déblatérer tout un charabia, incompréhensible aux oreilles du pauvre Mike. Eh ! ben, ça promet la fac d'allemand !

 

     Curieusement, à l'université, plus on avance dans un cursus, moins on retrouve d'étudiants.

C'est pourquoi quand on se retrouve avec une quinzaine d'étudiants en 4e année, inutile de réserver un amphi pour la rentrée : une simple salle de cours suffit largement. D'ailleurs, en France, on ne parle d'étudiants de 4e année, mais d'étudiants en maîtrise. Ça fait tout de suite mieux.

     Ah ! Ben là, les étudiants sortent de la salle. Faut dire qu'il est 11h. Mais c'est Madison ! Elle attaque son année de maîtrise, en section de Lettres Modernes, s'il vous plait. Madison a passé tout le mois de Septembre à bûcher sur son mémoire ! Y a vraiment des tarés qui savent pas profiter de la vie…

     "Madison !"

     Elle se retourne.

     "Karine ! Comment tu vas ?"

     "Bien ! Et toi ? Ça a été tes vacances ?"

     "Oui, très bien, merci. Et toi ?"

     "Ouais, j'ai un peu bûché pour le CAPES (encore une tarée !…). J'ai vraiment peur, tu sais, surtout quand j'entends parler de tous ceux qui le ratent ou qui finissent en dépression…"

     "T'en fais pas, t'es une bosseuse, je suis sûre que ça va bien se passer."

     "Merci, t'es gentille de m'encourager… Et au fait, comment va Nat ?"

     "Elle me fait la tête."

     "Quoi ?! Pas possible ?"

     "Ben si ! Ça fait un mois qu'elle part très tôt le matin et qu'elle rentre très tard le soir. Je ne la vois plus ! Elle m'évite, mais le pire, c'est que sa chambre est devenue un foutoir !"

     Non, mais c'est pas possible d'être aussi con ! Madison n'a toujours pas compris que sa colocataire s'était fait la malle ! Y a vraiment de grands naïfs sur terre…

     "Ben dis donc… Ben… tu fais quelque chose, là ? Parce que moi j'ai fini pour aujourd'hui. On déjeune ensemble, si tu veux."

     "Ouais, d'accord, on pourra parler de nos vacances, comme ça !"

     "Allez, on va au RU, et j't'invite !"

     "Merci, c'est sympa Karine !"

     Et les deux nunuches s'avancent gaiement vers le RU.

 

     Vous vous rappelez du petit Kevin ? Eh ! ben lui aussi, il a eu sa rentrée. Eh ! ouais, et il est entré en 6° et… Vous vous en foutez ? Ah bon ?… C'est sûr… Parce que sinon, il a pleins de choses intéressantes à… Non ?… Vous préférez suivre les rebondissements de jeunes gens à peine sortis de l'adolescence et peinant avec difficultés vers l'âge adulte ? Ben c'est vous qui choisissez, hein… mais c'est dommage, parce que Kevin… Bon, c'est bon, on retourne à la fac.

 

     Enfin… pas tout à fait, mais aux abords.

     "Mais Mike, pourquoi on est pas allé au Coffee Box pour manger ?"

     "Parce qu'on est des étudiants, maintenant. Il nous faut notre point de rendez-vous à nous, où y a que des étudiants. Et ici, ça me semble très bien."

     "C'est vrai que pour faire connaissance avec d'autres étudiants, c'est pas mal."

     "Ah ! Tu vois ! Et même que…"

     "Willy !"

     Mike est brusquement interrompu par un gros sac qui porte une casquette sur la tête… et c'est la même que porte Willy.

     "Willy, comment tu vas ?" dit le gros sac avec un fort accent lorrain.

     "Non mais dis donc, espèce de connard ! Pour ki tu t'prends, sale…"

     "C'est pas vrai ! Bruno, comment tu vas ?"

     "Quoi, tu l'connais, Willy ?"

     Willy et Bruno se jettent dans les bras l'un de l'autre et se font un gros, gros câlin.

     "Mais bien sûr, que je l'connais, c'est mon vieux pote Bruno. Bruno, j'te présente Mike : on partage le même appartement. Mike, c'est Bruno, un ami d'enfance."

     "Enchanté, Mike !" dit Bruno en serrant la main de Mike avec une telle vigueur, que celui-ci en est littéralement secoué.

     "Eh ! ben assieds-toi avec nous, Bruno !"

     "Ça marche, on va pouvoir casser la croûte ensemble, comme ça !"

     Et les deux amis s'installent… avec Mike qui a pas l'air d'apprécier…

 

     Il est 14h. Madison a laissé sa copine Karine et est partie bosser à la BU. Elle y croise son voisin et ami, Pat.

     "Madison ! T'es trop sérieuse ! T'as bossé tout le mois de Septembre, prêché activement tout l'été, et le jour de la rentrée, t'es déjà à la BU ! Accorde-toi un peu de répit, ou tu vas exploser !"

     "Relax, Pat, je suis ce rythme depuis longtemps, et si j'avais eu à exploser, ça se serait fait y a longtemps ! Mais au fait, tu bosses pas ?"

     "Si… On dirait pas, hein ? En fait, y faut que j'prépare la visite guidée du campus pour des étudiants de 1ère année. Tout un programme !"

     "Ça a pas l'air de t'emballer !"

     "J'en ai vraiment ras le bol ! Les étudiants qui débarquent connaissent rien à la vie ! Ils veulent tous faire la StarAc ou le Loft ! Moi j'ai envie d'un vrai boulot social, comme Véronique JEANNOT dans 'Pause Café' ou Michelle PFEIFFER dans 'Esprits Rebelles' !"

     "Attends, t'as un boulot de rêve ! Si tu veux bosser dans une ZEP, viens bosser dans mon LEP, tu verras ce que c'est !"

     "Ouais, ben t'en fais pas, dès que j'ai fini ce stage, je serai titularisé, et après je pourrai bosser où je veux !"

     "Si tu veux, je parlerai de toi au Proviseur, on sait jamais…"

     "Ouais, tu pourras le faire le moment voulu ! En attendant, faut que je galère avec ces enfants gâtés !… Bon, allez… j'te laisse bosser. A plus !"

     "A plus, Pat !"

 

     Au même moment…

     "Tu sais, Mike… T'es pas obligé de suivre la même option que moi."

     "T'en fais pas, Willy ! Je me dis simplement qu'un DEUG de Lettres Modernes me permettrait de travailler comme journaliste, ou quelque chose comme ça… Et puis c'est super, comme ça, ça nous permet de faire nos études ensemble !"

     "Ouais, mais bon… Ça me fait très plaisir, mais faudrait pas que ça te pénalise ! Je veux dire… les études, c'est quand même pour nous permettre de travailler par la suite."

     "T'inquiète pas, Willy, je te promets qu…"

     "Bonjour, jeunes gens !"

     Un homme entre dans la salle de cours : les cheveux grisonnants, la cinquantaine, l'air blasé.

     "Bienvenue à tous, jeunes gens ! Je me présente : je suis M. SCHMIDT."

     Mike éclate de rire. "Wahaha !… Non mais c'est quoi ce nom pourrave ?" chuchote-t-il aux oreilles de Willy.

     "Qu'y a-t-il, jeune homme, auriez-vous un problème, par hasard ?"

     "Euh… non, non, euh… tout va bien…"

     "Bien. Dans ce cas, venez ici, vous allez pouvoir vous présenter à toute la classe."

     "… mais… je…"

     "Allons, allons, ne soyez pas timides, venez ! Personne ne se moquera de vous. Vous n'êtes plus en 6°."

     Willy sourit, tandis que Mike se lève timidement et s'installe devant le bureau.

     "Ben… salut à tous !… Je m'appelle Mike MANSON, et… j'habite la résidence Melrose, dans le Quartier Sud de Manczy."

     "Bien, Mike MANSON, et pourquoi avez-vous choisi cette option ?"

     "Eh bien… j'aimerais devenir journaliste, ou…"

     "… ou quelque chose comme ça, je suppose."

     "C'est ça !" dit Mike fièrement.

     "Mais… ceci est une option. Pourquoi ne pas avoir choisi ce cours en priorité ?"

     "Eh bien… je… c'est…"

     "Allons, allons, ne cafouillez pas, Mike MANSON du Quartier Sud de Manczy. Expliquez-vous clairement."

     Willy rigole.

     "Ben… je…"

     Comment notre lascar préféré va-t-il s'en sortir... ?

 

     15h07 – Bureau local du CROUS

     Une jeune fille entre, un peu paniquée. Comme par hasard, il n'y a personne ! Ahlala ! Ces gens de l'administration, alors ! Heureusement, Pat passe justement par là.

     "Bonjour, Mademoiselle, je peux vous renseigner ?"

     "Euh… oui, je… j'avais rendez-vous avec…" Elle tire un bout de papier chiffonné de sa poche. "… avec Mlle KIEFFER…"

     "Ah !… Elle a dû s'absenter un moment, mais… venez, je vais vous conduire à son bureau, vous pourrez l'attendre."

     Pat sent que la jeune fille n'est pas très rassurée, aussi tente-t-il de la mettre un peu plus à l'aise.

     "Je m'appelle Pat, et vous ?"

     "Moi, c'est Chloë !"

     "Ah ! C'est un joli prénom ! Eh ! bien enchanté, Chloë ! Bienvenue à la fac !"

     "… Me… Merci !…"

     "Et… tu fais des études de quoi ?"

     "De sociologie."

     "Ah ! C'est intéressant, ça. Et c'est pour faire quoi ?"

     "Je sais pas."

     "Ah ! Tu sais pas encore, peut-être. Tu attends d'être un peu plus avancée dans ton cursus…"

     "Non."

     "Pourquoi tu fais de la socio, alors ?"

     "Ben… il fallait bien que je fasse quelque chose, pour avoir la bourse ! Pour ma mère, il était hors de question que je reste à la maison sans faire rentrer de l'argent. De toute façon, je me suis donnée 2 ans pour trouver un riche mari."

     Eh ben dis donc ! Moi qui avait l'impression que Chloë était une jeune fille effacée et gentille !

     "Et… tu n'assisteras pas à tes cours…"

     "Ben… L'an dernier je l'ai pas fait…"

     Ils arrivent devant le bureau de Mlle KIEFFER.

     "… Mais si les profs de cette année sont aussi mignons que vous, je veux bien venir tous les jours…"

     Elle caresse le bras de Pat, qui rougit.

     "Euh… bon… ben… oh ! On est arrivé !"

     "Bon, je vais l'attendre ici. A plus, Pat !" dit-elle d'un ton très glamour.

     "A… à bientôt !" Pat est complètement bouleversé par cette rencontre.

 

     Coffee Box – 17h43

     "Non mais quelle journée de fou ! Je me suis fait casser par deux profs ! Dont un vieux, en plus !"

     "Ouais, mais… il avait pas complètement tort, le vieux !"

     "Ah ! T'es de son côté !"

     "Mais non, mais c'est vrai que si tu voulais devenir journaliste, t'aurais dû prendre Lettres Modernes en matière principale."

     "Mais j'veux pas devenir journaliste, c'était juste p…"

     "Willy !"

     "Bruno ! Super, t'as trouvé l'endroit !"

     "Ouais, je me suis un peu perdu, mais ça a été." dit le gros avec un fort accent lorrain.

     Et les deux vieux amis se prennent dans les bras l'un de l'autre, et discutent… sous le regard jaloux de Mike.

 

     Willy et Bruno vont-ils passer beaucoup de temps ensemble ? Comment Mike va-t-il gérer la situation ? Pat résistera-t-il longtemps aux charmes de la jeune Chloë  ? Et Madison ? Découvrira-t-elle un jour l'horrible vérité quant à son ex-colocataire ? Nikki et Victor vont-ils se remettre ensemble ? Vous le saurez en lisant le prochain récit de Melrose Palace !

 

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31 décembre 2004

C'est la fête !

     Aaah !… Oui, je sais, je commence souvent mes récits de cette façon, mais bon… Est-ce de ma faute, si je me sens bien dès que je me mets à parler de Melrose Palace ? Et je suis sûr que vous aussi, sinon, vous ne seriez pas en train de me lire. Et l'été indien qui se prolonge… Aaah ! Qu'est-ce qu'on est bien dans cette résidence ! J'me demande si j'vais pas y demander un appartement…

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     Willy est assis au bord de la piscine, les pieds dans l'eau. Il rêvasse. Jenny sort de chez elle à ce moment-là.

     "Hello Willy !"

     "Salut Jenny ! Comment ça va ?" dit Willy avec un fort accent lorrain.

     "Fine, thank u ! Et toi ? Tu as l'air un peu préoccupé…"

     "Non, c'est… je réfléchissais… et puis… la chaleur…"

     "C'est vrai que cette année, côté sun, on est vraiment gâté !… Au fait, merci pour l'invitation à ta petite party ! On a reçu le papier."

     "Oui, ça me permettra de connaître un peu mieux les résidents. Dans mon village d'origine, on faisait souvent ça quand y avait un nouvel arrivant."

     "Yeah, c'est une excellente idea ! D'ailleurs, dans mon petit village, à Stanton, on le faisait aussi très souvent."

     Du coup, Jenny s'assoit à côté de Willy.

     "Mais…" Willy est un peu gêné. Il faut dire que Jenny est vêtue d'un haut qui ne lui recouvre que la poitrine, et d'un short ultra court… "Tu… tu n'allais pas… faire… un truc…?"

     "Oh ! Dont' worry, boy ! J'allais just faire un petite balade. Rien de bien pressant. Et puis, j'aime les gens, j'aime bien discuter."

     "Bon, ben… Discutons !"

     Et c'est ce qu'ils font.

 

     Miguel et Zora sont dans un magasin de bonbons. Une des activités préférées de Zora, c'est d'essayer les bonbons. Vous savez, comme pour les parfums ? Quand on entre dans une parfumerie et qu'on essaie pleins de parfums… Et ben Zora, elle fait ça avec des bonbons !

     "J'en reviens pas qu'un magasin permette ça !"

     "Miguel, le client est ROI ! R-O-I ! Tu sais c'que ça veut dire ?"

     "Ouais mais quand même ! T'imagines comme ça doit leur revenir cher en bonbons ? Et puis… j'ai remarqué qu'en fait, t'es la seule dans le magasin à essayer les bonbons."

     "Mais qu'est-ce que tu vas imaginer ? Bon, c'est vrai que je connais UN PEU le propriétaire…"

     "C'est pas vrai ?!"

     "Si ! Mais chut ! Si tu répètes ça à quelqu'un, je te tue !"

     "Ouah !… Mais c'est génial ! Mais comment ça se fait qu'il soit aussi gentil avec toi ?"

     "Un jour, il m'a surprise en train de voler dans le magasin. Il m'a dit qu'il me dénoncerait pas à condition que je sorte avec son fils une fois par semaine."

     "Mais… ça explique pas pour les bonbons…"

     "Je lui ai dit d'accord, à condition de pouvoir manger gratuitement des bonbons dans le magasin. Sinon, je m'arrangerais pour le mettre en faillite."

     "Quoi ?!… Et il a accepté ?"

     "Ouais, quel abruti ! Moi j'pensais simplement lui faire perdre des clients en répandant des ragots sur lui. Mais cette bourrique de raciste a compris que j'allais m'amener avec pleins de copains pour lui massacrer son magasin. Non mais j'te jure !"

     "Et… son fils… on l'a jamais vu…"

     "Ben… c'était censé être un secret ! En plus, j'l'aime pas, c'est pas un vrai copain. Y a pas d'amour ! J'voudrais le laisser tomber, mais comment faire ? Aah, la vie est trop injuste !"

     "Eh ouais ! Et dire qu'à côté de ça, y a des enfants qui crèvent de faim !"

     "Han !… Je sais ! J'vais demander à Mandy de le draguer à la fête de Willy ! J'vais les prendre sur le fait, et j'pourrai le plaquer ! Et en plus, j'pourrai continuer à avoir des bonbons à l'œil !"

     "Waouh ! Quel machiavélisme !"

     "Au fait, qu'est-ce que t'as dit avec les enfants qui veulent pas de bonbons ?"

     "Laisse tomber, et concentre-toi sur ton objectif !"

     "T'as raison, inutile de parler inutilement. Qu'est-ce que j'ai hâte d'être à ce soir !"

     Moi aussi, d'ailleurs !

 

     Bon ben du coup, allez hop ! Oh ! Miracle ! C'est le soir ! La journée est vite passée, vous ne trouvez pas ? Allez, maintenant, c'est l'heure de la fiesta !! Par contre, qui serait assez fou pour faire une fiesta un jeudi soir ? On voit bien que c'est des jeunes qui bossent pas !

     Par contre, ils ont de bons goûts musicaux, c'est déjà ça : Jamelia, Britney Spears, Robbie Williams, Beyoncé, Leslie… musicalement, y a une bonne ambiance. Miguel, Jenny, et Zora dansent comme des fous. Mandy et Mike discutent. C'est curieux, Willy fait une drôle de tête. Mike s'inquiète.

     "K'est-ce qui va pas, mon vieux ?"

     "C'est vrai, pourquoi tu fais la gueule ?" demande Mandy à son tour.

     "Non… je suis juste un peu fatigué… je… c'est le fait d'avoir eu à tout préparer…"

     "Ah ! Mais tu as voulu tout préparer tout seul ! Ça c'est bien les mecs !"

     Mike intervient pour défendre son ami.

     "Oh ! Ta gueule ! Laisse-le tranquille, un peu ! Il a l'droit d'être un peu crevé !"

     "Dis-donc, Mike, qu'est-ce qui se passe ? C'est nouveau, tu prends la défense des gens, maintenant ?"

     Au beau milieu de cette dispute surgit un inconnu, de type californien : grand, blond, yeux bleux, musclé… le gars ordinaire, quoi ! Mandy se précipite pour l'accueillir.

     "Bonjour… Bienvenue à Melrose Palace… Vous êtes…"

     "Chris !… Je suis invité par Zora."

     Zora arrive à ce moment-là.

     "Chris, comment tu vas ?"

     "Ça va ! Je me suis perdu, je connais pas du tout ce coin de Manczy… Dis donc, c'est un vrai coin de paradis, ici !"

     "Ouais, en plus les loyers sont raisonnables… Bon, assez parlé, on va danser ? Vas-y, j'arrive !… (en chuchotant) Mandy, tu sais ce qui te reste à faire…"

     "Pigé !"

 

     Pat arrive à ce moment-là, avec un gamin de 10 ans.

     "Waouw ! C'est la fête ici !"

     Willy est très content de le voir.

     "J'suis content, j'ai cru que t'aurais une réunion…"

     "Oui, mais le Jeudi on termine plus tôt. Alors j'allais quand même pas rater la crémaillère de mon étudiant préféré ! Et en plus, regarde, j't'ai amené un invité surprise."

     "Et tu t'appelles comment ?"

     Le garçon est un peu intimidé. "Kevin !"

     "Eh ! ben, bienvenue à ma fête, Kevin ! Et j'espère que tu vas bien t'amuser !…"

     "Bon, Willy, j'me change et j'arrive."

     "Et… euh… et Madison ?"

     "Elle a dû partir précipitamment chez sa sœur, dans les Vosges."

     "Ah… euh… OK !" Willy est un peu déçu. Aurait-il organisé la fête dans le seul but de sympathiser avec Madison ?

     Pat se change en 2 temps, 3 mouvements, et vient se déchaîner sur "Canned Heat" de Jamiroquai. Quel fêtard, alors !

     Willy continue à faire un peu la tête. Kevin l'aborde.

     "Ça va pas ?"

     "Euh… si, si, t'en fais pas, petit !"

     "Mais vous faites une drôle de tête, Monsieur !"

     "Mais… à qui tu parles ?"

     "Ben… à vous !"

     "Mais alors pourquoi tu m'appelles 'Monsieur' ?"

     "Ben… parce que vous êtes un monsieur, tiens !"

     "Quel garçon bien élevé !" fait Mandy.

     "Mais… tu sais, Kevin… déjà, tu peux me tutoyer. Et m'appelle plus 'Monsieur'. Mon prénom, c'est Willy."

     "D'accord, Willy. Comme tu veux !"

     Mandy intervient. "Je m'attarderais bien sur cette scène touchante, mais j'ai du boulot !"

<?xml:namespace prefix = v ns = "urn:schemas-microsoft-com:vml" />     Elle se dirige, un verre de jus d'orange à la main, vers Zora et Chris. Elle veut renverser son verre sur Zora, pour que celle-ci soit obligée d'aller se changer, laissant ainsi Chris tout seul. Mais j'ai décidé que les choses allaient se passer autrement.

 

 

 

 

 

 

 

                                                                    

     "Non mais ça va pas ? Quel est le taré qui m'a poussé dans la piscine ?"

     Mike est mort de rire en voyant Mandy dans l'eau, toute trempée. En fait, tous les garçons sont morts de rire.

     "Euh… mais… Mandy… personne ne t'a poussée… Tu as glissé et tu es tombée…" fait Zora.

     Les garçons continuent de rigoler… tous sauf Chris.

     "Mais arrêtez de rigoler, bon sang ! Cette fille aurait pu se blesser, elle aurait pu choper une hydrocution… Et vous, vous êtes là, à rigoler comme des imbéciles !"

     Zora est surprise de l'attitude de Chris, et Mandy est très touchée. Mike, lui, n'apprécie pas de se faire insulter.

     "Dis donc, espèce de connard, je t'interdis de me traiter d'…"

     Mike n'a pas le temps de terminer sa phrase qu'il se retrouve au sol suite à un coup de poing de Chris.

     "Et moi je t'interdis de me traiter de connard !" Puis il avance vers la piscine, et tend son bras vers Mandy. "Donnez-moi votre bras, Mademoiselle !" lui dit-il d'un ton très doux. Mandy est sous le choc : elle ne sait plus quoi dire. Zora intervient.

     "Chris… euh… tu devrais monter, et… aider Mandy à se remettre sur pied… j'arrive !"

     "D'accord, Zora."

     Jenny ne comprend plus rien du tout. En voyant Chris et Mandy monter ensemble l'escalier qui mène à l'appartement des filles, elle ne peut s'empêcher de s'exclamer :

     "What ?!… Mais… Zora, mais… qu'est-ce qui te prend ?!… Tu laisses un dieu grec qui te sert de boyfriend, entrer dans un appartement avec une fille de Playboy au T-shirt mouillé ?"

     "Je t'expliquerai, Jenny."

     Jenny reste sans voix.

 

     Les garçons aident Mike à se remettre sur pied, et Miguel l'examine.

     "Bon… ça va… apparemment, t'as rien de cassé. Tiens, pose seulement ce sac à glaçons sur ta joue."

     "Non mais quel con, j'vous jure ! Y s'prend pour ki ce gorille sorti d'Alerte à Malibu ? Si on peut même plus rigoler, maintenant !"

     "Euh… tu l'as quand même insulté !" fait Pat.

     "Oh, toi ta gueule, le TJ ! Retourne étudier ta bible et fous nous la paix !"

     Kevin n'apprécie pas qu'on parle ainsi à son ami.

     "Eh ! Tu lui parles pas comme ça, à mon copain !"

     "Oh ! Ta gueule, le mioche ! Retourne jouer aux Lego !"

     Kevin lui file un superbe coup de poing dans l'entrejambe.

     "Waah ! Waah ! Virez-moi c'gamin ! Waah!!"

     Pat le prend par la main. "Viens, Kevin. Inutile d'apporter son aide à quelqu'un qui n'en veut pas !… Désolé que ta fête ait été gâchée par cet incident, Willy !… Bonsoir à tous !" Et tous deux rentrent.

 

     Mandy sort de la salle de bains. Elle s'est séchée et a revêtu un peignoir. Chris est dans la cuisine.

     "Tiens ! Je t'ai préparé un bon café."

     "Merci ! Mais… c'était pas nécessaire !" Mandy n'en revient de l'attention du jeune homme à son égard.

     "Mais reste pas debout ! Assieds-toi, après un tel choc, t'as besoin de repos."

     Et tous deux prennent place sur le canapé.

     "Tu t'appelles Mandy, c'est ça ?"

     "Euh… oui… et toi, c'est Chris !"

     "Tu sais Mandy…" Chris est hésitant. "Je… Oh et puis merde !"

     Et il embrasse Mandy sur la bouche… juste au moment où arrive Zora. Celle-ci est bouche-bée.

     "Mais… Chris… tu… Mandy… vous…"

     Mandy est complètement sous le choc. Telle une vraie blonde, son cerveau ne lui transmet plus aucune information, si ce n'est celle d'inspirer et d'expirer.

     "Zora… Je… Excuse-moi, j'aurais dû te le dire il y a longtemps, mais… j'aime Mandy !"

     "QUOI ?!!"

     Aucune réaction de la part de Mandy.

     "Mais Chris… je croyais que…"

     "J'ai beaucoup aimé les moments passés en ta compagnie, mais… c'étaient des rendez-vous forcés… Je… tu es une bonne copine, Zora, mais… c'est Mandy que j'aime !"

     Zora est abasourdie. "Waouh !… C'est… c'est fou !"

     "Ecoute, je comprends ta surprise, et surtout la peine que tu dois ressentir, en te disant que tu ne pourras jamais faire l'amour avec un homme au corps aussi beau et musclé que le mien. Je suis vraiment désolé…"

     "Tu as raison, Chris, je suis vraiment peinée ! Surtout que j'avais pleins de fantasmes nous concernant !" Elle fait semblant de pleurer.

     "Zora !… Vraiment, je…"

     "Et le pire, c'est que je n'aurai plus de bonbons gratis !! Ouin !!"

     "Si ! Zora, pour me faire pardonner, je te laisse les bonbons en compensation. Je sais que c'est pas grand chose, mais… J'en parlerai à mon père, t'en fais pas."

     Zora cesse la comédie net et dit d'un ton satisfaisant :

     "Bon… C'est une bien maigre compensation, mais je m'en contenterai. Bonne chance avec Mandy, et t'as intérêt à prendre bien soin d'elle !"

     "T'en fais pas !… Mandy… je dois y aller… On s'appelle ?"

     "Toi, c'est Chris !" fait Mandy, dont le cerveau reprend un semblant d'activité.

     "HaHaHa ! Quelle marrante ! Bon, allez, salut les filles !"

     Zora rejoint son amie sur le canapé.

     "Ben ça alors… Mais comment t'as fait ?… Dis-moi !"

     "Ben… j'en sais rien !"

     "Comment ça ? Tu l'as pas provoqué ? T'as bien tenté de le draguer ?"

     "Mais j'en ai pas eu l'temps ! C'est un rapide, ton copain !"

     "Mais alors…" Zora réalise soudain l'incroyable vérité. "Ça veut dire que… il est réellement amoureux de toi !"

     "Pas possible !"

     Et les deux filles restent là, incroyablement surprises de cette surprenante révélation.

 

     Mais revenons à l'extérieur, où la fête ne bat plus du tout son plein. Après l'attitude grossière de Mike envers Pat et Kevin, Jenny a décidé de rentrer… avec son Miguel, bien sûr. Mike est rentré, tout comme Zora. Willy est resté tout seul pour tout ranger.

     Au bout de 2 heures, il s'apprête à rentrer chez lui, lorsque Madison arrive (!). Tous deux s'observent longuement, puis Willy se décide enfin à prendre la parole.

     "Bon… bonsoir ! Toi c'est… Madison, c'est ça ?"

     "C'est ça !… Et toi, c'est… désolée, je me rappelle plus !" Elle rougit légèrement.

     "C'est Willy ! T'en fais pas, je sais que c'est pas courant comme prénom !"

     "Désolée de pas avoir pu être là pour ta fête, je… j'ai dû…"

     "Oui, Pat m'a mis au courant, t'en fais pas !"

     Un ange passe tandis qu'ils s'observent à nouveau longuement. Puis Madison reprend la parole.

     "Bon, ben… demain je bosse, alors…"

     "Ben… ouais…"

     "Je vais rentrer me coucher, je suis crevée."

     "D'accord !… Ben… bonne nuit !"

     "Merci !"

     Madison se rend vers son appartement, mais avant d'entrer, elle se retourne et dit à Willy "Bienvenue à Melrose Palace !" avec un gentil sourire. Puis elle entre.

     Willy ressasse cette jolie phrase dans sa tête. "Bienvenue à Melrose Palace !" Willy est sur son petit nuage ! C'est peut-être plus la fête, à Melrose, mais dans le cœur de Willy… c'est la fête !
15 décembre 2004

L'instant magique

     Aah ! C'est une nouvelle journée à Melrose Palace. Et une belle journée ! Malgré les perturbations climatiques et le réchauffement de la planète, rien ne perturbe le prolongement de l'été. C'est l'été indien, comme on l'appelle communément. Mais laissons de côté ces considérations météorologiques et revenons à notre chère résidence.

 <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />

     Appt 7 – 9h32

     Mike émerge de son sommeil et se dirige vers la cuisine.

     "Waaah ! K'est-ce que j'ai bien dormi !… Aah… J'vais m'préparer un bon p'tit d…"

     Le choc !

     "Willy !… Mais… qui a mis la table et préparé le p'tit dèj' ?"

     "Ben… c'est moi ! J'aurais pas dû ?" dit Willy avec un fort accent lorrain.

     "Non,… c'est pas ça !… Mais… C'est… Et le jus d'orange, c'est…"

     "Ouais, j'l'ai préparé moi-même."

     "Et… les pancakes… ?"

     "Euh… désolé, pour ça j't'ai vidé ton stock de lait !"

     "Euh… C'est… C'est pas… C'est pas grave…"

     "Mais… ça va Mike ? Tu m'as pas l'air dans ton assiette ?"

     "Non… c'est… C'est vrai, c'est pas un p'tit dèj acheté à McDo?"

     "McDo ? Mais c'est des abrutis qui savent cuisiner que des trucs chimiques ! Moi, c'est un vrai p'tit dèj' bien nourrissant que j't'ai préparé."

     Mike éclate en sanglots.

     "Mais… Mike… Qu'est-ce qui t'arrive ?"

     "Rien… C'est juste que… on m'avait jamais préparé un p'ti dèj' comme ça, fait avec amour… et…" Mais l'émotion et les larmes l'empêchent de parler. Willy le prend alors dans ses bras et le console.

     "Allez ! Faut pas pleurer ! Vas-y, mange ! Ce p'tit dèj', c'est un peu ma façon de te remercier pour accepter de m'héberger. Et aussi pour le pyjama que tu m'as vendu."

     Mike essaie de se calmer. "Hmm ! Hmm !… Merci beaucoup !" Il mange alors avec appétit et sèche ses larmes. "Mmmm !… C'est super bon, vraiment !"

     "Merci, Mike, content que ça te fasse plaisir ! Prends ton temps pour manger et te préparer, je vais aller faire une petite balade, histoire de me familiariser avc mon nouveau chez-moi."

     Okay !… A tout à l'heure !"

 

     Willy sort et ferme la porte derrière lui. Juste au moment où il tourne la tête, son regard croise celui de… Madison(!), qui sort de chez elle au même moment. Les deux jeunes gens s'observent et n'arrivent pas à détacher leurs regards l'un de l'autre. Que c'est beau, la flamme de l'amour qui s'éveille chez deux jeunes gens ! Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils ont toute la vie dev…

     "Salut Madison ! Comment ça… Hé ! Salut ! Tu dois être Willy, non ?"

     "Euh… oui… et… toi, tu es…"

     "Zora HAMDAOUI, j'habite au-dessus, avec Mandy. Ben bienvenue à Melrose ! Tu verras, tu vas te plaire ici !"

     "Merci, c'est… c'est gentil…"

     "Madison, tu vas en ville ? Moi, j'y vais, je t'accompagne si tu veux !"

     Madison est un peu gênée et rougit legèrement. "Euh… je… en fait,… j'allais à la bibliothèque de la fac…"

     "Oh ! Ben on peut prendre le bus ensemble !"

     "D'accord, si… si tu veux…"

     Zora l'empoigne par le bras et la traîne dehors. Sans s'en rendre compte, elle vient de briser un moment magique.

     Appt 5 – 11h31

     "Honey ! Quelle bonne idea tu as eu d'organiser un brunch !"

     "Merci Jenny, t'es trop sympa!"

     "I know, honey, I know ! Surtout que c'est moi qui t'ai appris !"

     "C'est vrai ! D'ailleurs merci encore, Jenny ! C'est bien d'avoir des talents d'hôtesse."

     "Je trouve notre intervention ridicule."

     "Ne t'énerve pas Jenny. Tu sais, c'est toujours facile de créer une histoire. C'est plus dur de la continuer."

     "Wow ! Mandy !… Depuis quand tu dis des choses intelligentes ?"

     "C'est les médicaments que m'a prescrit le médecin… Ça me fait parler comme une intello et ça me fait peur !"

     "C'est des médicaments pour quoi ?"

     "Pour que mon cerveau reste celui d'une blonde, parce qu'au boulot, ils trouvaient que je commençais à réfléchir."

     "Mais honey… Si tu speak comme un intello, le doctor s'est planté dans son prescription. Viens, on va lui rendre a little visit !"

     Jenny s'en va telle une furie, et Mandy la suit comme un p'tit chien.

 

     12h18 – Coffee Box

     Pat prend son déjeuner.

     "Salut Pat !"

     "Miguel ! Comment ça se fait que tu sois en retard ?"

     "J'étais assis sur le trône, en train de faire caca. J'ai pas vu le temps passer, désolé !"

     "C'est pas grave, tu vas pouvoir te reremplir l'estomac !"

     "Garçon !… Alors je prendrai une salade du chef, des lasagnes, 2 pizzas savoyardes, une petite portion de frites, un steack, un banana split et un yaourt allégé… Et vous me mettrez aussi une bouteille de coca de 2l."

     "Bien, Monsieur."

     "Eh ben dis donc, t'as une faim de loup, Miguel !"

     "Ouais, j'te dis j'ai quasiment pas quitté le trône de la matinée. Je suis vidé. J'espère que j'ai pas chopé une gastro."

     "Surtout qu'y en a une qui court en ce moment."

     "Ouais, ben alors faut faire gaffe à qui on parle. Et à part ça, ta matinée ?"

     "Ça s'est passé ! Aider les étudiants, c'est pas bien excitant."

     "Quoi, Pat, tu veux dire que ton boulot t'ennuie ?"

     "Ouais, les étudiants qui débarquent à la fac, c'est tous des enfants pourris gâtés qui vivent encore chez papa-maman, et qui savent même pas ce que le mot 'travail' veut dire !"

     "Eh ben !"

     "Y a une exception, c'est Willy."

     "Ah oui, le p'tit jeune qui s'est installé chez Mike… Mais tu veux pas changer de boulot ? Dans le social, tu pourrais faire autre chose, non ?"

     "Ben c'est pas vraiment un boulot. C'est un stage que je suis obligé de valider. Après je pourrai faire autre chose."

     "Eh ben ! Mes problèmes de caca paraissent bien dérisoires à côté !"

     Et tous les deux éclatent de rire.

 

     14h16 – BU

     Madison potasse ses bouquins. Elle est en maîtrise de Lettres Modernes, elle a la rentrée dans un mois, et elle commence déjà ses recherches pour son mémoire. Ahlala, ces intellos, alors ! Ils savent ce que le mot 'repos' veut dire au moins ?

     "Madison !… Salut !"

     "Julie !"

     Julie est une vieille copine de Madison. Elles étaient ensemble au lycée. Comment vont se passer leurs retrouvailles ?

     "Julie !… Mais… On s'est pas vu depuis la fête du Bac !"

     "Ben ouais… K'est-ce que tu d'viens ?"

     "J'suis en maîtrise de Lettres Modernes."

     "C'est pas vrai ! Mais c'est super, ça !"

     "Ouais, je sais. Et toi, alors ?"

     "Je suis CPE depuis un peu plus de 2 ans !"

     "Quoi ?! Mais comment t'as fait ?"

     "Ben je sors avec un mec de l'Éducation Nationale depuis 2 ans. Il m'a tout de suite refilé un boulot à Fab's !"

     "C'est pas vrai !… Et moi, je suis pion dans un collège de banlieue !"

     "Ohlala ! Ma pauvre ! Ecoute, j'vais voir si j'peux pas faire quelque chose pour toi. Mais j'te promets rien !"

     "OK ! Voilà mon téléphone."

     "C'est noté ! Bon, j'te rappelle, hein, et puis faudra qu'on boive un café, à l'occaz !… J'y vais, faut que je retourne bosser. Ciao !"

     Madison n'en revient pas. Quelle injustice ! Dans la société actuelle, faut-il donc coucher pour réussir ? Et les valeurs telles que le dur travail, le sacrifice de soi… Madison sent les larmes lui monter aux yeux, lorsqu'elle relève la tête, et qu'elle croise le regard de… Willy (!). Celui-ci s'approche. Tous deux s'observent et n'arrivent pas à détacher leurs regards l'un de l'autre. Que c'est beau la flamme de l'amour qui s'éveille chez deux jeunes gens ! Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils ont la vie d…

     "Eh ! Willy ! Viens, amène-toi !"

     "Mais…" Willy est tout gêné. "Euh… Mike… c'est pas la peine de crier… on est dans une bibliothèque…"

     "D'accord, mais amène-toi, j'ai rencontré deux filles canons qui rêvent de sortir avec des étudiants de 1ère année !"

     Mike prend Willy par le bras. Il est tout excité ! Mais sans s'en rendre compte, il vient de briser un moment magique.

 

     Jenny et Mandy sont toujours dans la salle d'attente du médecin. Jenny est très remontée !

     "I can't believe it ! C'est pas vrai ! Ça fait 2 heures qu'on attend ! C'est quoi cet médecin à la con !"

     "Arrête, Jenny, c'est normal d"attendre."

     "Mais no, c'est pas normal ! Pourquoi on attend toujours autant en France quand on va chez le doctor ?"

     "Pourquoi, en Angleterre y a pas d'attente ?"

     "Je sais pas, je suis jamais allé chez une médecin. C'est la first time !"

     Soudain, la porte de la salle d'attente s'ouvre.

     "Bonjour ! Suivant, s'il vous plaît."

     Toutes deux avancent dans la cabinet du médecin. Jenny est vraiment très en colère.

     "I can't believe it ! On a attendu 2 heures !!"

     Le médecin se met à pleurer.

     "Ouin !! Ouin !! Ouh hou hou !!"

     Jenny et Mandy sont décontenancées.

     "But… Reprenez-vous !… Voyons… a big boy like you !"

     "Ouais, allez quoi, c'est pas grave !"

     "Non, mais je débute, et les gens sont méchants avec moi, tout ça parce qu'ils sont jaloux qu'un médecin arabe puisse réussir mieux qu'eux dans la vie ! Je n'ai ouvert mon cabinet il n'y a qu'une semaine, il est toujours plein, et en plus on m'enguirlande ! Je n'ai que 26 ans, et avec ce boulot qui me prend tout mon temps, je n'ai même pas le temps de vivre ! Ouin !!!"

     Les filles sont vraiment peinées de voir le médecin dans cet état.

     "Ecoutez doc" fait Mandy "on est pas là pour vous engueuler, les autres patients le font très bien à notre place. Moi, tout ce que je veux, c'est des médicaments pour avoir le cerveau d'une blonde. Vous ne m'avez pas prescrit les bons, la semaine dernière."

     "Mais…" Le médecin est stupéfait. "Je ne vous ai pas prescrit de médicament à cette date, je n'ai ouvert le cabinet que le lendemain… Faîtes voir l'ordonnance…" Le doc examine l'ordonnance, et "… C'est pas vrai !… C'est mon frère jumeau, Boulos, qui vous a prescrit ces médicaments !"

     "Eh ben on va aller lui dire deux mots à cet stupid guy !"

     "Tenez… Voici une ordonnance pour les bons médicaments."

     "Merci doc. Au revoir !"

     "Bye !"

     Les filles prennent le volant et roulent vers…

     "Melrose, on arrive !"

     "Comment ça ? Et le Dr Bouleau ?"

     "Boolos, Mandy, Boolos. Je suis out, 2 heures chez le médecin, ça m'a tué ! On ira chez Boolos un autre fois."

     "Ben… on peut quand même passer à la pharmacie, avant ? J'veux prendre mes médicaments dès que possible, parce que devenir une intello, ça me fait peur !"

 

     Aaah ! La journée est finie. C'est la soirée qui commence. Madison doit se rendre à l'une de ses réunions hebdomadaires. Elle attend Pat qui l'accompagne. C'est alors qu'arrive Willy, qui était allé laver son linge à la buanderie. Les regards des deux jeunes gens se croisent comme par enchantement et n'arrivent pas à se détacher l'un de l'autre. Que c'est beau, la flamme de l'amour qui s'éveille chez deux jeunes gens ! Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils ont la v…

     (En même temps) "Willy !" "Madison !"

     "Tu viens Madison ? On y va !"

     "J'te suis, Pat" dit Madison confusément.

     "Eh ! Willy ! Tu viens ? Les filles nous attendent."

     "J'arrive, Mike" dit Willy confusément.

     Et chacun, Willy comme Madison, suit sa destinée ! Sans s'en rendre compte, Pat et Mike viennent de briser un moment magique.

 

     Et voilà ! Encore une journée d'écoulée à Melrose Palace ! Pat et Madison sont à leur réunion, Willy, Mike, Mandy et Zora font la fête… Et Miguel et Jenny, vous m'direz ? Allez, bande de p'tits vicelards ! Je suis sûr que vous imaginez très bien ce qu'ils font de leur soirée…

3 décembre 2004

Bienvenue à Melrose Palace !

     Imaginez une superbe résidence avec piscine. Non, ce n'est pas dans le sud de la France, mais dans l'est, dans une ville que nous appellerons Manczy. Imaginez, donc, une superbe résidence avec piscine, 8... non, 7 magnifiques appartements. C'est Melrose Palace. Curieusement, les loyers ne sont pas très élevés. Ca, c'est parce que l'auteur est pauvre, donc il sait ce que c'est que de se crever pour un ridicule 17m2.

     Superbe résidence, donc, avec piscine, 7 magnifiques appartements. Vous êtes intéressés ? Alors bienvenue à Melrose Palace ! Sinon, passez votre chemin, et accompagnez cette jeune fille qui s'apprête à s'en aller.

     "J'me casse d'ici vite fait ! J'en peux plus de cette coloc de ouf !"

     Eh ! oui, la cohabitation peut être une expérience traumatisante. Et croyez-moi, j'en sais quelque chose.

     Discrètement et sans faire le moindre bruit aucun, la jeune fille prend ses affaires et quitte cette magnifique résidence que nous avons décrite quelques lignes plus haut. Elle referme le portail derrière elle et s'en va joyeusement au loin, vers un avenir meilleur, en chantant à tue-tête "Over the Rainbow".

     7h00 - Résidence de Melrose Palace, appartement 2        

     "Nat ! Tu es réveillé ?"

     Pas de réponse.

     "Nat ! Tu es réveiilée ou pas ? Il est 7h. Dépêche-toi ou tu vas arriver en retard au boulot !"

     7h10 - Melrose Palace, même appartement

     "Nat !... Tu dors ou quoi ?... Réponds si t'es là ?"

     7h20 - MP, appt... toujours le même

     "Bon, Nat, si tu ouvres pas, j'entre dans la chambre !"

     Elle entre... Et là, c'est le choc !

     "Han ! C'est pas vrai ! Elle est sortie sans faire son lit ! Et sa chambre est même pas rangée ! Je lui dirai deux mots quand elle reviendra du boulot ce soir !"

     Non mais quelle nulle ! La pauvre Madison n'a même pas compris que sa coloc s'est fait la malle ! Elle s'en va travailler innocement.

     Madison PEIFFER, 21 ans, étudiante en Lettres Modernes, pion dans un lycée, Témoin de Jéhovah. Physiquement pas terrible : cheveux noirs courts, lunettes, chemise et jupe longue. Très gentille, voire trop gentille, naïve, limite cul cul. Pauvre à l'extrême, se fait juste assez d'argent pour payer son loyer, ses factures et manger, parce qu'elle travaille à mi-temps. D'où la colocation.

     Alors qu'elle quitte la résidence, arrive Mike.

     "Salut Mike !"

     "Casse-toi, boudin !"

     Mike MANSON, c'est un méchant garçon. Enfin, il joue les bad boys. C'est pas quelqu'un de très courtois. Il pense qu'à boire, sortir avec de jolies filles... s'amuser, quoi. Oh ! Mais voilà que Pat s'en va travailler.

     "Salut Mike !"

     "Casse-toi, PD !"

     Pas très variée, la conversation de Mike.

     Pat FEELING est un gentil garçon : souvent habillé en vêtements de ville, calme, serein, posé, pas vilain. Témoin de Jéhovah aussi. Pas d'histoire avec Madison, on se demande pourquoi. En ce moment, Pat effectue un stage en tant que travailleur social. Il a pour but d'aider les étudiants dans leur parcours du combattant. Mais voici qu'arrive justement (comme par hasard) un étudiant.

     "Salut, moi c'est Willy !" dit-il avec un fort accent lorrain.

     "Salut Willy, moi c'est Pat !"

     "J'arrive à peine à Manczy, et je sais pas trop comment faire !"

     "Commençons par le logement. Où vis-tu ?"

     "A Kramback."

     "C'est où ça ?"

     "A côté de Sarmeville."

     "D'accord, mais où tu vas loger toute cette semaine, pour tes inscriptions et tout et tout ?"

     "Je sais pas."

     "Quoi ?! Mais tu as un logement, au moins ?"

     "Ben oui ! A Kramback, chez mes parents."

     Quel imbécile ! C'est bien un fils à papa insouciant, celui-là !

     "Et... pour la bourse ?"

     "Quelle bourse ?"

     "D'accord... Et... vers quelle filière tu t'orientes, Willy ?"

     "Je sais pas. C'est bien le but de cette semaine, non ?"

     "Je crois qu'il y a du boulot... "

     Laissons-donc Pat se dépatouiller, et retournons à notre chère résidence. Notre cher Mike...

     "K'est-ce t'as dit, tarlouze ?"

     Pardon. Mike le voyou...

     "Ah ! C'est mieux !"

     Mike le voyou, donc, a un souci.

     "Je voudrais reprendre mes études. Le problème, c'est que je ne veux pas d'aide de ma famille. Je veux me débrouiller tout seul. Mais ma famille paye mon loyer, paye une bonne pour s'occuper de mon logement. Je ne veux pas qu'ils financent mes études, mais s'ils apprennent mon projet, non seulement ils financeront mes études, mais en plus, pour me punir, ils augmenteront ma rente. Que faire ? Ah, que c'est dur d'être riche !"

     Soudain, on frappe à la porte.

     "Salut Mike !"

     "K'est-ce tu veux, Zora ?"

     "Rien, c'était juste pour apparaître dans l'histoire, afin de pouvoir être plébiscitée par les lecteurs !"

     "Ouais, ben faut pas rêver ! Enfin, tu m'diras... Les lecteurs peuvent pas voir ta sale tête, ils peuvent que l'imaginer. Alors ouais, t'as peut-être des chances !"

     "Espèce de salaud ! Tu n'es qu'un mufle avec un p'tit zizi !"

     "Ouais, allez, casse-toi d'ici, et laisse mon zizi tranquille, espèce de poufiasse !... Bon, moi je vais aller faire une petite sieste."

     12h31 - Place St Jean

     Madison rejoint son amie et voisine Jenny.

     "Excuse-moi pour le retard !"

     "T'en fais pas, honey ! Mais tu es tout paniqué ! Qu'est-ce qui se passe, Maddy ?"

     "Il y a beaucoup de boulot au lycée. En plus, j'ai pleins de recherches à faire pour ma thèse. Mais y a quelque chose d'encore plus grave..."

     "Mais qu'est-ce donc, honey ?"

     "Nat est partie au travail sans ranger sa chambre, et surtou sans faire son lit !"

     "Pas possible ! Elle a osé ? Le chambre doit pas sentir bon !"

     "J'te l'fais pas dire ! Mais de toute façon, je lui dirai deux mots quand elle rentrera, ce soir."

     "Allez, calme-toi un peu, et get relaxed ! Profite de ta pause, et décompresse !"

     "Excuse-moi, ce qu'il y a, c'est qu'en plus je dois préparer mes réunions et prêcher ! J'ai l'impression de n'avoir pas assez de temps pour faire tout ce que je voudrais !"

     "Je te comprends, Maddy. Miguel vit le même chose. Je suis tout le temps en train de le déstresser !"

     En parlant du loup, voilà Miguel, le mari de Jenny.

     "Un baiser, chérie ?"

     "What ? Tu veux me baiser maintenant ? Mais honey, nous sommes sur un place public !"

     "HaHaHa ! Je savais que j'avais bien fait d'épouser une anglaise ! J'ai pas dit "Baise-moi", mais "un baiser, chéri". Kiss, kiss, quoi !"

     "Oh hoho ! I'm so confused ! Sorry, honey ! C'est juste qu'on baise tellement de fois que j'ai pas fait la différence !"

     "C'est pas grave, je t'en veux pas. Tiens, au fait, salut Madison !"

     "Salut Miguel !"

     "Justement honey, j'expliquais à Madison comme tu es très occupé."

     "C'est vrai, ça ! Avec mon boulot d'infirmier, avec Jenny on se voit que pour la baise ! Tiens, d'ailleurs je dois y retourner."

     "Où ça, honey ? A la baise ?"

     "Wahaha ! Décidément, t'es trop drôle. Mais non, voyons, au boulot !"

     "Oh hoho hoho !! Quel stupid je fais ! Allez, file ! See u tonight !"

     "Bye les filles !"

     Il m'a l'air d'être drôlement porté sur la chose, ce Miguel. On croirait Enrique de la StarAc. Tu me diras, c'est tout les 2 des Espagnols. Ils sont si chauds que ça, les cousins de Ricky Martin... ? Enfin bref, laissons Jenny déstresser Madison, et revenons à notre chère résidence.

     Appt 7 - Celui du bad boy, quoi.

     "Aaah ! J'ai bian dormi ! J'vais prendre une bonne douche pour bien me réveiller !"

     Mike entre dans la salle de bains, et surprise... il y a une fille toute nue !

     "Mandy ! Mais k'est-ce tu fous là ?"

     "Escuse-moi, chéri, mais après la matinnée que j'ai passé, j'étais tellement crevée que j'me sentais pas la force de monter à mon appart."

     "Ouais, ben tu f'rais mieux de changer d'boulot, espèce de traînée !"

     NB - Mandy tourne des films pornos.

     Elle commence à pleurer.

     "Arrête, Mike ! Comme si ça avait été une vocation, pour moi !"

     "Oh ! C'est bon, arrête de chialer ! J'ai envie de m'doucher, alors t'attendras que j'ai fini pour te baigner. Et sois contente que j'te foute pas à la porte !"

     Laissons Mike se doucher et faisons un bilan de la situation : Madison travaille, Pat aussi, Miguel aussi, quant à Jenny et Zora, on sait pas ce qu'elles font pour l'instant.

     "Dépêche, Jenny, on va rater l'film !"

     "Sorry, Zoe, mais je peux pas regarder un movie sans manger des pop-corns."

     Bon ben voilà... Non mais qu'est-ce que c'est que cette bande de larves ? Encore des enfants chéris qui ont été pourri gâtés par leurs parents. Ah la la ! Y a plus de jeunesse.

     "Eh ! J'vais devoir y rester encore longtemps sous la douche ?"

     Mais revenons à notre lascar préféré.

     "Bon, c'est pas tout ça, mais j'commençais à trouver l'temps un peu long dans ma salle de bains. C'est super n'empêche, j'ai l'impression d'être la vedette de cette histoire."

     Qu'est-ce qui faut pas entendre !

     "Quoi ?"

     Je disons qu'il faut attendre.

     "Attendre quoi ?"

     La suite de l'histoire, bien sûr.

     "Ouais, ben dépêche-toi d'l'écrire au lieu d'perd' ton temps, pauv' naze ! Bon, où j'en étais moi ? Ah oui ! Après une bonne douche, rien ne vaut une bonne sieste. Mmmh... qu'est-ce qu'on est bien !"

     Soudain, on entend le refrain de la chanson "Femme Like U" de K-Maro.

     "Non mais quelle sonnette bidon ! Promis, j'vais la changer pour "Gangsta's Paradise" de Coolio. Ou bien une chanson d'Eminem... "

     Le refrain se refait entendre.

     "Ouais, c'est bon, qui c'est qui m'dérange pendant ma sieste ?"

     Mike ouvre violemment la porte et se retrouve face à un vieux monsieur aux beaux cheveux gris.

     "K'est-ce t'as, connard ?"

     "Mais... je ne te permets pas !"

     "Quoi, en plus tu m'tutoies ? Mais tu crois qu'on a élevé les cochons ensemble ou quoi ?"

     "Comment oses-tu me parler sur ce ton ?"

     "Non mais tu t'prends pour qui, le viocq ?"

     "Mais... je suis ton père !"

     "Quoi ? Mais mon père est en Suisse ! Il travaille 24h/24. Il travaille tellement que je sais même pas la tête qu'il a ! Depuis qu'j'suis né, j'l'ai jamais vu !"

     "Et bien me voilà !"

     "Mais pourquoi tu n'es plus en Suisse ?"

     "Et bien j'ai appris que j'avais le SIDA. Alors je voulais te voir avant de mourir."

     "Bon, ben... Entre ! Mais attention tu touches à rien ! J'veux pas attraper l'SIDA, moi ! Surtout qu'c'est hyper contagieux, il paraît. T'as déjà d'la chance que j'te laisse entrer dans l'appart !"

     "Alors c'est ici q'tu vis ?"

     "Oui, depuis bientôt 2 ans."

     "Et... que fais-tu dans la vie ?"

     Mandy apparaît toute nue dans le salon.

     "Dis Mike, t'aurais pas un sèche-cheveux ?"

     "Mais... Qu'est-ce que c'est que ça, mon fils ?"

     "Ben quoi, c'est ma copine Mandy."

     "Quoi, Mike, je savais pas que ton arrière grand-père était encore en vie !"

     "Pardon, Mlle, mais je suis son père !"

     "Quoi ? Le père de l'arrière grand-père ? Ben dîtes-donc, vous les faites pas vos 120 ans !"

     "Mike ! Qu'est-ce que cette fille toute nue fait dans ton salon ?"

     "Oh ! Ca va ! Commence pas à m'faire chier, hein !"

     "Comment !... Tu oses parler comme ça à ton père !"

     "Quoi ? Ton père a 120 ans ?"

     "Oh toi la salope, la ferme !"

     "Comment vous connaissez mon métier ?"

     "Quoi ? Mais c'est plus que je ne peux en supporter ! Fils, sache que tu es désormais pour moi un étranger."

     "Ouais, ben d'toute façon j't'avais jamais vu avant, alors ça va pas changer grand chose !"

     "C'est ce que tu crois ! Je vais te couper les vivres. Tu ne vas certainement pas utiliser mon argent pour amener des putains chez toi et les r'tourner dans tous les sens !"

     "Non mais tu m'prends pour un maniaque sexuel ou quoi ? Surtout qu't'as l'SIDA, alors t'es vraiment mal placé pour me faire des reproches sur mon mode de vie !"

     Mandy se met à hurler.

     "Aaah ! Il a le SIDA ! Il a le SIDA ! Laissez-moi sortir, j'veux pas être contaminée !"

     Et elle se sauve en courant jusqu'à son appartement.

     "Ben voilà ! Elle est partie maintanant !"

     "Mike, sache qu'à partir de maintenant, ce n'est plus la peine de compter sur tes parents pour qu'il t'aident financièrement !"

     "Wouoh, la ferme, vieux trou du cul ! Et dégage de mon appart, j'ai pas besoin d'ton fric, j'peux m'débrouiller tout seul, d'abord ! J'ai 22ans, si j'veux j'peux aller travailler, d'abord !"

     "Ca, je demande à voir. Au revoir, Monsieur."

     "Non mais quel con !"

     Mike claque la porte derrière son père. Il retourne s'allonger, puis se relève brusquement.

     "Mais... si je n'suis plus financé par mes parents... je vais pouvoir reprendre mes études !"

     Il saute de joie... puis se laisse retomber, interrogateur.

     "Mais...si je suis plus financé... comment je vais payer mon loyer ?"

     Refrain de "Femme Like U".

     "Non mais c'est quoi cet endroit bidon où on peut même pas rester 2 mn tranquille ?"

     Mike ouvre la porte.

     "Tiens, mais c'est Pat la tarlouze ! Et en plus t'as amené une copine avec toi !"

     "Tu cherches pas un colocataire, par hasard ?"

     "Mais... (ça résoudrait mon problème de loyer) Peut-être... Mais je veux quelqu'un de sérieux et travailleur. J'prends pas n'importe qui !"

     "Alors j'ai ton homme. Voilà Willy, il a 18 ans, et il vient d'arriver à Manczy. J'vous laisse faire connaissance, j'dois filer. Bye !"

     "Merci pour tout !" dit Willy avec un fort accent lorrain.

     Mike observe attentivement le jeune homme avec sa casquette sur la tête.

     "Tu t'appelles Willy comment ?"

     "Willy ROSWELL."

     "Wa ha ha ! Comme la créature ?"

     " Qui ça ?"

     "Quoi, tu connais pas la créature de Roswell ?"

     "Non, c'est qui ?" dit-il avec un fort accent lorrain.

     "J'te la présenterai à l'occaz. T'es bosseur ?"

     "Oui."

     "Quand tu peux emménager ?"

     "Tout d'suite, mais j'ai pas d'pyjama."

     "C'est pas grave, j'vais t'en vendre un. Ben entre, et bienvenue à Melrose Palace ! Fais comme chez toi, mais oublie pas que t'es chez moi !"

     Laissons nos 2 amis faire connaissance. La journée est finie. Pendant que Jenny et miguel ont un rapport sexuel, Zora aide Mandy à travailler son prochain rôle.

     Madison rentre enfin chez elle. Il est 19h.

     "Nat ! Tu es là ?"

     Elle entre dans la chambre.

     "Han ! Toujours pas rangé ! Elle aura une sacrée explication à me fournir quand elle reviendra. Et hors de question que je range sa chambre !"

     Combien de temps va-t-il falloir à Madison pour comprendre que sa colocataire s'est taillée ?

     Et voilà ! Superbe résidence avec piscine et 7 magnifiques appartements. Vous êtes intéressés ? Alors bienvenue à Melrose Palace ! Sinon, passez votre chemin... Non, attendez ! Si j'vous paye, vous voulez bien la lire, la suite de mon histoire ?

   

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